Votation du 7 mars 2021 sur l’accord de libre-échange avec l’Indonésie.
La société civile indonésienne rejette l’accord de libre-échange avec la Suisse.
Seize organisations non gouvernementales indonésiennes demandent à leur parlement de rejeter l’accord avec les pays de l’AELE. Outre la question de l’huile de palme, elles dénoncent d’autres clauses, notamment sur la propriété intellectuelle et le droit aux semences. Le Temps 21 02 2021
Le vigneron porte le référendum contre l’accord de libre-échange. Lundi, le comité genevois en faveur du non donnait ses arguments. TdG 2 02 2021
Un chimpanzé et son petit cernés par les flammes. Et ces mots, brefs et accrocheurs, sur l’affiche de campagne: «Stop huile de palme». Si les Suisses sont appelés le 7 mars à s’exprimer sur l’accord de libre-échange avec l’Indonésie, ils le doivent dans une large mesure à un Genevois.
Infatigable pourfendeur du libre-échange, le vigneron Willy Cretegny porte l’attaque contre «un accord néfaste à tous les niveaux». Lundi, entouré de ses soutiens politiques locaux, il était à la Maison de l’alimentation du territoire de Genève pour marteler son message.
La vraie cible de Willy Cretegny, ce sont les accords bilatéraux visant à lever les mesures tarifaires aux douanes afin de doper les échanges internationaux. «C’est dommageable pour la production locale, avec tout ce que cela implique en matière de surconsommation et d’émissions de CO2», poursuit l’élu de la commune de Satigny.
Habilement, les porteurs de cette campagne ont centré le débat sur l’huile de palme alors que tous les secteurs économiques (banques, pharma, horlogerie…) sont concernés par l’accord avec Djakarta. Mais cette huile aussi décriée dans la population qu’elle est chérie par l’industrie, a connu un essor notable en Suisse en moins de vingt ans. Bon marché, polyvalente, elle a rapidement subtilisé des parts de marché au tournesol et au colza. Pourtant, «sa production n’a rien de durable», souligne Rudi Berli, d’Uniterre, fustigeant la destruction des forêts indonésiennes et les conséquences «dramatiques» de la monoculture de palmiers à huile.
La Suisse n’a-t-elle pas prévu des conditions strictes en matière de durabilité? «Il n’y a pas d’huile de palme durable, même certifiée», balaie le conseiller national Vert Nicolas Walder. Quant aux normes prévues dans l’accord, «elles n’ont rien de contraignant».
Les ONG absentes
Pour refuser l’accord le 7 mars, Willy Cretegny peut compter sur le soutien des Verts. À l’échelon local, la Grève du climat, le PS Genève et SolidaritéS s’affichent également en faveur du non. En revanche, les grandes faîtières paysannes manquent à l’appel, alignées sur les positions des milieux économiques. Les ONG sont également silencieuses, quelques mois seulement après avoir fait grand bruit en faveur des multinationales responsables. Peut-être parce que «le texte comporte un sujet tabou, celui de fixer des limites à la liberté économique», estime Nicolas Walder.
Conscients de l’écueil, les défenseurs du texte se félicitent néanmoins d’avoir gagné sur un plan: avoir ouvert le débat sur les accords de libre-échange. D’autant que les accords avec l’Inde, le Vietnam, la Malaisie et le Mercosur sont en négociation. Luca Di Stefano Tribune de Genève 2 02 2021.